Ambroise, c’est la révolte. Elle gronde en lui, comme un feu ardent ou un volcan sur le point d’exploser.
Il veut ce qui lui revient de droit : l’égalité, pur et simple, sans aucune concession. Il n’a pas l’intention de mendier ou de supplier pour que les humains, ces sales êtres répugnants, acceptent de lui en donner quelques brides par grandeur d’âme. Il va la prendre, par la force s’il le faut. Il n’hésitera pas à sortir les couteaux s’il n’y a que cela qu’ils comprennent. Peu importe si la personne en face d’elle est un enfant ou un adulte, une femme ou un homme. Quiconque se mettra en travers de sa route finira tuer.
C’est ce point qui le place du côté des dissidents.

Il n’attendra pas également cent sept ans, peu importe à quel point il vivra vieux. Il ne veut pas de promesses sans cesse reportées à plus tard. Il exige que cela soit maintenant, tout de suite ! Les humains ne sont pas prêts ? Foutaise ! Ils n’ont pas leur mot à dire dans l’histoire.
On n’a pas le temps d’attendre quand un des leur peut vous tuer et que ca soit légale.
On n’a pas le temps d’attendre quand des enfants ou des ados sont mis à la rue pour quelque chose qu’ils ne peuvent décider.
On n’a pas le temps d’attendre quand on ne peut pas aller où on veut parce que ca sera trop dangereux.
On n’a pas le temps d’attendre quand pratiquement tout n’est ouvert que le jour et donc limité pour les vampires. Notamment tout ce qui est pour les enfants. Qu’il faut regarder tous ses endroits merveilleux à la télé, en avoir envie mais ne pas pouvoir y aller car sinon, les retombés physiques seront importantes.
On n’a pas le temps quand on vit dans la pauvreté et qu’on a aucun moyen d’en sortir, peu importe ce que l’on fait.
Les humains l’auront toujours, ce temps. Ils n’ont aucune envie de changer.

C’est aussi pour cela qu’il n’a pas confiance en les humains qui sont « de leur côté ». Que peuvent ils y comprendre à leurs souffrances ? Est ce qu’ils ont été un jour vampire ? Est ce qu’ils ont été un jour persécuté comme son peuple l’est ?
Ce ne sont qu’une bande de petit bourgeois qui veulent se donner bonne conscience.
De toute manière, la loi sur les donneurs de sang est absurde.
Un seul ? Et puis quoi encore ? Les humains accepteraient ils eux, qu’on leur dise « vous n’avez qu’un seul bœuf et contentez vous de
cela » ? Non, bien sur que non ! Eux se gavent comme des oies, n’hésitent pas à tuer d’autres espèces pour leur survie.
En quoi seraient ils supérieurs aux animaux qu’ils élèvent ?
Et puis pourquoi tous les vampires auraient à supporter la vue de toutes ces pancartes, de toutes ses publicités, de tous ces restaurants qui leur montre à quel point les humains ne font que bouffer, bouffer, bouffer, comme des porcs mais qu’eux, ils n’ont pas ce droit ?

Toutes ces raisons l’animent. Mais il ne s’attaque pas aux autres vampires qui ne sont pas de son côté. Même s’il les considère comme des traitres à leur cause, il peut comprendre leur crainte. De plus, s’attaquer à son propre camp ne serait que suivre le jeu de l’oppresseur.
Son combat l’obsède tellement qu’il s’y donne tout entier. Il n’a pas d’autre loisirs. Il suit des études pour ne pas décevoir ses parents mais sait très bien que cela ne servirait à rien. Il pourrait avoir un master, on ne lui offrirait que des travails comme caissier ou balayeur.
Il n’a pas le temps pour l’amour ou autre chose.

Il se montre souvent très violent mais est capable d’être très consciencieux.
Cependant, sa flamme l’aveugle parfois…

Il est bien sûr difficile de déterminer ce qui est beau, car cette valeur était plutôt subjective. Mais, aux yeux de la plupart des gens, Ambroise devait surement rentrer dans cette définition.
Déjà, il était jeune, ce qui était un point non négligeable. Assez âgé pour ne pas avoir à subir des affres de l’adolescence mais assez jeune pour n’avoir ni ride, ni autres tracas de l’âge adulte ou supérieur.
C’était un jeune adulte en somme.
Son teint était pale, non pas parce qu’il était un vampire mais parce qu’il alliait le fait d’être occidental à celui de ne jamais sortir le jour. Il lui aurait donc été difficile de prendre des couleurs.
Ses yeux étaient bleu-gris, en fonction de la lumière.
Ses traits étaient assez délicats, ce qui lui donnait un air assez androgyne. Il avait, pardonnez moi l’expression, une petite tête qui faisait que s’il lui venait un jour l’idée de pratiquer un sport nécessitant un casque, il serait certain de flotter dans n’importe quel casque acheté au rayon adulte, quand bien même il l’aurait serré à fond.
De même, ses mains étaient également petites et des doigts étaient fins. Ce qui le dérangeait sérieusement.
Sa carrure était dans la moyenne, comparé à sa taille (mais sur ce dernier point, nous y reviendrons plus tard).
Ses cheveux étaient blonds et lui tombaient sur les épaules. Il aurait pu les attacher ou surtout les couper, ce qui lui aurait donné un air un peu moins féminin mais il préférait ainsi. Il trouvait que cela le rendait moins menaçant auprès de ses ennemis, ce qui lui permettait de les prendre par surprise.
Ce qui nous amène à l’unique défaut à ses yeux : il était petit pour un garçon de son âge. Non, même s’il avait été une femme, il aurait été considéré comme petit tout de même.
Cela le complexait pas mal.